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Dubois dont on fait les flûtes
On l’a d’abord cru perdu dans cette ligne défensive à cinq derrière et ce rôle de piston, avec quelques trous d’air pendant l’entame et une implication avec ballon toute relative, alors que Theo Hernandez avait rapidement commencé à faire chauffer le moteur. Puis dans son style, c’est-à-dire loin de la sexytude, il a réussi à hausser le ton, proposer une activité dans son couloir et faire son match, ajoutant même sa pierre à l’édifice. En novembre 2019 en Albanie (0-2) lors de sa quatrième cape, c’était déjà pour Antoine Griezmann qu’il avait signé ce qui était jusqu’ici son unique passe décisive au niveau international. C’était du pied gauche après une percussion en pleine surface. Sa deuxième offrande près de deux années plus tard, une remise latérale en une touche – après un travail remarquable de Karim Benzema – pour lancer Grizou vers un nouvel exploit individuel, est moins impressionnante, mais démontre que le natif de Segré (Maine-et-Loire) a peu à peu semblé trouver sa place dans cette équipe et réussi à se mettre au diapason.
Signe que le garçon montait en pression : on l’a même vu haranguer le Parc OL, se retrouver deux fois en position de frappe avec un frisson à chaque fois et signer un rush au milieu de la seconde période. Très rarement en vue en sélection où il apparaît par intermittence et semble presque encore faire partie des nouveaux (Paul Pogba a passé son temps à lui mettre des vents face à l’Ukraine), décrié à Lyon malgré son ancienneté et son nouveau statut de capitaine, le produit de la Jonelière avait bien besoin d’une prestation comme celle-ci pour reprendre un peu de crédit à tous les niveaux. Seulement auteur de sa neuvième apparition en équipe de France à 26 ans, Dubois voit la plupart du temps des défenseurs centraux (Benjamin Pavard, Jules Koundé) lui faire de l’ombre dans la hiérarchie, et il a dû attendre un concours de circonstances – à savoir la blessure des deux hommes – pour sortir du placard à ce poste qui fait tant débat en ce moment. Le latéral droit a bien choisi son moment et son endroit pour rappeler pourquoi la Dèche l’embarque régulièrement dans le groupe tricolore. « C’est bien que le Groupama Stadium puisse accueillir l’équipe de France, et j’ai vu qu’il serait presque plein, il y aura une bonne atmosphère, blablatait-il samedi. On devra s’en servir pour se sublimer. » Des paroles et des actes, voilà un bout de temps que ces Bleus n’avaient plus offert cela.
Par Jérémie Baron