Avec Mourinho, la Roma est de retour
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On joue la 91e minute de ce Roma-Sassuolo lorsque Stephan El-Shaarawy, sorti du banc, fait exploser la Curva Sud du stadio Olimpico d’un bel enroulé poteau rentrant. L’ambiance est électrique, c’en est trop pour José Mourinho. Pour sa 1000e sur un banc de touche, le technicien portugais ne pouvait pas rêver plus beau dénouement. Sur l’instant, le Mou n’a que faire du fait que la totalité du match n’ait pas été maîtrisée, que son portier et compatriote Rui Patrício ait réalisé des miracles. Non, ce qui compte, c’est ce rugissement. Celui de la victoire, celui qui le transcende vraiment. Quand le Mou se met à galoper comme Forrest Gump pour aller fêter ce final grandiose, on n’ose imaginer ce que le derby de ce dimanche face à la Lazio pourrait lui procurer comme émotions.
Le Special One version calme
Depuis qu’il a vidé ses cartons dans la Ville Éternelle, José Mourinho est un homme différent. Moins dans la provocation, moins cinglant et surtout très calme. Il faut dire que depuis le coup d’envoi des matchs officiels de la Roma, il y a de quoi être serein : après huit rencontres, son équipe en a remporté sept et n’a chuté que sur la pelouse du Hellas au terme d’un match diaboliquement enlevé (3-2). Pour le moment, son groupe répond présent, que ce soit sur le terrain ou à la salle de sport où des enceintes crachent des morceaux d’AC/DC. Emerson, aujourd’hui à l’OL et passé par la Roma, est objectivement sous le charme : « Mourinho m’a surpris, racontait dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport le champion d’Europe. Si vous voulez être entraîneur de la Roma, vous devez avoir de la personnalité, de la détermination et une relation avec les fans. Mourinho est un gagnant. La Roma devrait viser le Scudetto avec lui. »
Cet objectif, ne comptez en tout cas pas sur lui pour en parler. « Ici, il est trop facile de passer de l’euphorie à la dépression, et je ne veux pas entrer dans cette dynamique, clamait le Special One devant les journalistes. Je n’ai été euphorique qu’une seule minute en deux mois, dans un match aussi spécial pour moi que celui contre Sassuolo, mais pour le reste, j’ai toujours été calme, équilibré, conscient que cette équipe a terminé l’année dernière à 29 points de l’Inter, le champion d’Italie. » Souvent séduisante, quelquefois absente, l’AS Roma siglée Mourinho bénéficie également d’un sang neuf bienvenu après trois saisons où elle n’a su terminer au-delà de la cinquième place. Avec les arrivées, entre autres, de Rui Patrício, du talentueux international ouzbek Eldur Shomurodov et surtout du bomber anglais Tammy Abraham, chopé à Chelsea pour 40 millions d’euros, la Roma a enflammé le mercato, mais surtout effectué ce saut qualitatif sans se délester de ses cadres. Et forcément, ça se voit.
La vie sans Lorenzo Pellegrini
Pour avoir davantage de certitudes sur l’épaisseur que peut prendre cette Louve, rien de mieux qu’un derby face à la Lazio de Maurizio Sarri. Un duel au sommet dans la capitale italienne qui se fera sans Lorenzo Pellegrini. Le Romain de naissance, capitaine et maillon essentiel du collectif giallorosso, est suspendu à la suite de son rouge reçu dans les dernières minutes du match face à l’Udinese. Une absence de poids tant comptablement (6 buts et 2 passes décisives depuis le début de la saison) que dans le jeu, une analyse que partage Rudi Garcia pour Il Messaggero : « Quand tu vois jouer la Roma, Pellegrini crève l’écran. J’ai beaucoup d’affection pour lui. J’ai toujours pensé qu’il pourrait devenir un grand footballeur. C’est une grosse absence pour Mourinho (en vue du derby). »
Sans lui, la Roma devra compter sur Jordan Veretout, sur Henrikh Mkhitaryan et sur les présents. Ce Roma-Lazio, avant un mois d’octobre épicé où la Louve affrontera la Juve, Naples et Milan, est bien plus qu’une entrée avant un menu gourmand. C’est un derby della capitale à gagner, et Jordan Veretout au micro de TF1 le répétait : « C’est un derby, ça va être chaud ! C’est vraiment un beau derby. Donc on va tout donner, on va essayer de remporter ce derby aussi pour le coach. » Maintenant, place aux gladiateurs.
Par Andrea Chazy