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Donnez le Prix Puskás à Firulais, le chien errant chilien  !

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La scène se déroule sur un terrain où l’herbe a du mal à être verte. La pelouse de la surface de réparation maltraitée par le piétinement des crampons et les aléas climatiques s’efface pour céder la place à une terre presque boueuse. Deux équipes amateurs s’affrontent devant une poignée de badauds enthousiastes. L’un d’eux a même eu la bonne idée de dégainer sa caméra. Cela se passe au Chili, un dimanche matin d’hiver, mais le scénario pourrait avoir lieu sur à peu près tous les terrains usés du monde. Un joueur du San Miguel de Rio Viejo frappe mal un coup franc. Pas d’inquiétude donc pour la défense du Real Zaragoza, l’adversaire du jour. D’ailleurs, le gardien des Rouges s’apprête à se saisir tranquillement du ballon. Et probablement à le dégager le plus loin possible. La scène pue le foot vrai et les chaussettes humides. Mais l’extraordinaire survient. Un aboiement résonne. Un chien surgit de nulle part, plonge dans le dos de la défense pour devancer le portier. Du dos, il place le ballon hors de portée du dernier rempart qui s’écroule, honteux, victime d’un contre-pied fatal. De ceux qui font mal au moral et aux adducteurs. Une star est née, elle s’appelle Firulais.

Le premier des clébards de surface


Plus rien ne sera jamais comme avant. À partir d’aujourd’hui, il sera interdit d’appeler Pippo Inzaghi, David Trezeguet et consorts des renards des surfaces. Un surnom séducteur, mais abusif. Car si on a coutume de voir le renard rôder aux abords des poulaillers, on n’a jamais vu de goupils traîner dans une surface de réparation. Désormais, il s’agira de parler de clébards de surface. Gloire à Firulais.

Un bon avant-centre le sait. Toutes les parties du corps sont utiles pour marquer un but. Alors quand il voit que le ballon arrive légèrement derrière lui, Firulais n’hésite pas une seconde. Plutôt que de tenter un inutile rétropédalage pour prendre la gonfle de la tête. Il a le flair de cambrer légèrement le dos dans un geste plein d’opportunisme et de sang-froid pour mieux propulser le ballon dans les filets adverses. La panoplie des grands buteurs. Les Chiliens, qui en connaissent un rayon en matière d’avant-centre impitoyable, ne s’y sont pas trompés en exigeant la convocation de Firulais en sélection. Et si le pays sud-américain avait enfin trouvé un digne successeur à Marcelo Salas et Ivan Zamorano, deux autres clébards des surfaces ?

Il n’existe plus de joueurs formés à l’école de la rue, a-t-on coutume d’entendre chouiner les spécialistes du monde entier. C’est faux. La calle, Firulais la connaît un peu. Il y vit. Le chien errant traîne ses puces et balade joyeusement sa queue aux alentours du potrero de la Poblacion Puren depuis sa naissance. Pas mal en matière de street credibility. Certains pisse-vinaigre diront bien que Firulais était hors jeu au moment du but. Et alors ? Diego Maradona n’a-t-il pas inscrit le but du siècle de la main ? La duperie est l’essence même du football de rue, au même titre que la malice et la vivacité, deux qualités que le cabot exhibe aux recruteurs du monde entier sur sa vidéo de présentation. Messieurs les juges chargés d’attribuer le prix Puskás qui choisissent d’offrir chaque année la récompense aux icônes du football mondialisé pour leurs buts aussi beaux qu’aseptisés, il est temps de renverser la table et de célébrer une autre vision du football. Ce sport simple et instinctif où il s’agit avant tout d’avoir du flair et des crocs.

Par Arthur Jeanne

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