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Le catastrophisme ambiant qui a suivi ce match, comme s’il n’avait jamais existé de précédents à Bastia ou à Lille, nous laissait penser que les décisions de la commission de discipline de la LFP, qui a pris le temps de se pencher sur le dossier, marquerait une étape cruciale dans la gestion de ce type de crise, qu’on adhère ou pas à ses choix. Son président, Sébastien Deneux, affirme même que ce fut bel et bien le cas et que les punitions sont « à la hauteur de la gravité des incidents qui ont eu un retentissement absolument exceptionnel et qui concernent, tout de même, une atteinte caractérisée à l’intégrité physique des joueurs de football, ce qui est évidemment totalement inacceptable » .
Incompréhensible
Sauf que… On a surtout l’impression d’une routine administrative ou l’intêret supérieur demeure celui du show, qui must go on comme toujours. Match à rejouer entièrement (qui forcément attirera l’attention et l’audience). Nice qui perd un point au classement, prend trois huis clos, dont un déjà joué. Pan : sur le bec du Gym qui n’a pas su préserver le produit phare du match du dimanche soir. Petite tape sur les Marseillais, y compris Dimitri Payet, pour n’avoir pas su tenir leur nerfs, car Amazon n’a pas payé pour ce type de soirée. Pour le reste, le championnat a repris et tout le monde n’attend plus que la venue de Messi dans son stade. Au point qu’aujourd’hui, plus personne n’y comprends rien. Les éditos dans L’Équipe ou ailleurs témoignent de ce désarroi. C’était pourtant promis, il y avait des vilains et ils devaient être punis fermement. À la place, c’est une affaire de famille qui a été réglée en haussant un peu la voix.
De fait, on aurait aimé qu’à l’occasion de ce jugement des conséquences plus vastes soient établies, au-delà de pointer quel club porte la plus lourde responsabilité, au lieu de renvoyer dos à dos celui chez qui le match ne pouvait concrètement plus se dérouler et celui qui n’a pas voulu le reprendre. Un tel jugement aurait du s’accompagner a minima de recommandations. Par exemple plus laisser l’arbitre seul à face à ce genre de décision et la LFP assumer ses responsabilités en direct, via ses délégués par exemple, au lieu de se réfugier derrière le préfet ou les déclarations du président du club recevant. À revoir aux prochains débordements ?
Par Nicolas Kssis-Martov