Gabon: accusé de pédophilie, l’ancien entraîneur Patrick Eyi mis aux arrêts
L’ancien entraîneur de l’équipe gabonaise des moins de 17 ans, Patrick Eyi, accusé d’agression sexuelle présumée de centaines d’enfants et qui clame son innocence, a été mis aux arrêts lundi, a indiqué l’AFP citant une source proche du procureur de la République de Libreville.
Alors que le ministre gabonais des sports, Franck Nguema, a annoncé vendredi que la justice va enquêter sur l’affaire d’agression sexuelle présumée de centaines d’enfants par l’ancien entraîneur de football de l’équipe nationale des moins de 17 ans, Patrick Assoumou Eyi, l’ancien joueur a été arrêté lundi et placé en garde à vue. En effet, selon une source proche du procureur de la République de Libreville, citée par l’AFP, le directeur technique de la ligue de football de l’Estuaire, la province de la capitale Libreville, « a été arrêté lundi 20 décembre à Ntoum », à quelques kilomètres de la capitale, et « il est actuellement entre les mains de la police après le dépôt d’une plainte pour acte de pédophilie ».
Ancien coach des moins de 17 ans, Patrick Assoumou Eyi est très connu dans le milieu sportif gabonais. Surnommé « Capello », l’homme était depuis à la tête de la direction technique de la ligue de football de l’Estuaire, la province de la capitale Libreville. A la suite de ces révélations, la Fédération gabonaise a suspendu vendredi Patrick Assoumou Eyi de ses fonctions à titre provisoire et a saisi la Commission d’éthique de la Ligue nationale de football pour mener une enquête, a assuré à l’AFP Pablo Moussodji Ngoma, l’officier médias de la Fégafoot.
Le président de la République gabonaise Ali Bongo Ondimba, pour qui « l’affaire est très grave et inacceptable » a donné vendredi des instructions fermes au ministre des sports afin « de saisir le ministre de la Justice pour l’ouverture d’une enquête judiciaire dans la communauté du football national pour des abus sexuels ayant été commis contre des enfants, garçons et filles », mais aussi « d’élargir l’enquête à toutes les fédérations sportives nationales » pour « éradiquer les potentiels prédateurs sexuels ».
« Je ne suis qu’une victime de mes compétences »
L’affaire, révélée jeudi par le journal britannique The Guardian, a provoqué un grand tollé dans le pays, faisant tomber plusieurs têtes. Dimanche, un autre entraîneur gabonais a été suspendu après que des allégations de pédophilie aient également été portées contre lui. L’équipe de niveau inférieur TP Akwembe a suspendu l’entraîneur Mickala Orphe après que des allégations d’abus sexuels ont été portées contre lui en ligne.
« Le club a pris la mesure de précaution de suspendre la personne en question, Mickala Orphe, de toutes les activités liées au club jusqu’à ce que la justice fasse la lumière sur cette affaire », a indiqué un communiqué de TP Akwembe. « Que se passe-t-il dans le football gabonais, peut-il se résumer à moi seul ? », avait déclaré Eyi à BBC Sport Africa la semaine dernière, rejetant en bloc les accusations portées contre lui. L’ex-footballeur voit même ces allégations comme des ramassis de mensonges fabriqués par ses détracteurs pour le nuire.
« Je ne suis qu’une victime de mes compétences. J’entraîne des jeunes depuis 1990 et je n’ai jamais été dans un tribunal ou un poste de police », a déclaré Eyi avant son arrestation. « Je dors paisiblement parce que je ne me blâme de rien. »