Téji Savanier, le briquet du dimanche
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Savanier tient à ce que le foot ne reste qu’un jeu et c’est aussi pourquoi on se presse pour venir le voir courir en short le dimanche après-midi, ce type nous ramenant à l’essence même d’un sport pour lequel il a finalement tout donné car il se « débrouillait pas mal » . Interrogé l’année dernière au sujet d’un joueur qu’il a coaché un temps chez les jeunes à Montpellier, Thierry Laurey, aujourd’hui assis sur le banc du Paris FC, évoquait son ancien soldat avec ces mots : « Téji sait tout faire : jouer long, court, dans la profondeur, éliminer par le dribble, percuter, trouver un une-deux… Contre un tel joueur, il n’y a aucun remède miracle. Quand il a le ballon, il peut tout se passer, car il réfléchit vite et bien. Ce n’est pas quelqu’un qui va s’en sortir sur sa vitesse, mais parce qu’il sait éviter, effacer un joueur sur trois mètres carrés et sortir une diagonale impeccable dans la foulée. Face à ça, tu ne peux parfois rien faire et il faut l’accepter. En plus, il a une qualité rare : il ne se regarde pas jouer. Il ne fait pas un geste pour faire le geste. Tout ce qu’il fait est efficace et en accord avec le jeu. » Et c’est aussi ce joueur briquet, sur qui ses potes s’amusent à appuyer chaque semaine pour créer des étincelles, que l’on a retrouvé face aux Verts, ce week-end.
Des images plein la tête
Amputé d’Andy Delort et Gaëtan Laborde dans les dernières heures du mercato, ce qui a forcé son coach à retaper son animation offensive, Téji Savanier, toujours blond platine, n’a pas été perturbé et s’est pointé sur le gazon dimanche pour sortir ses outils habituels. Au bout de huit minutes de jeu, on l’a alors vu dégainer un coup du sombrero. Dans la foulée, la belle inspiration technique a été suivie d’un premier renversement millimétré en direction de Nicolas Cozza. Les premières notes d’une nouvelle partition complète.
Comme souvent, face à Saint-Étienne, Téji Savanier s’est amusé à sortir du bloc adverse pour avoir le jeu sous les yeux et faire profiter ses coéquipiers de sa qualité technique. Le meneur de jeu du MHSC a alors brillé dans ses renversements…
… et dans sa capacité à trouver ses partenaires offensifs – ici Germain – dans des zones libérées de toute pression adverse.
C’est d’ailleurs ce qu’on a aussi vu sur l’ouverture du score montpelliéraine où Savanier a trouvé Mavididi d’un magnifique extérieur du droit.
De cette rencontre face aux Verts (2-0), il est possible de garder plusieurs images : le sombrero de début de rencontre, la déviation dos au jeu pour Mavididi en sortant du premier quart d’heure, une belle ouverture pour Wahi, la passe décisive de l’extérieur du pied vers Mavididi sur l’ouverture du score, le double une-deux avec Wahi dès le coup d’envoi de la seconde période suivi d’une praline sauvée par Green… Les chiffres ne mentent pas non plus. Dimanche, Téji Savanier, devenu capitaine suite au départ de Delort, a été le Montpelliérain qui a touché le plus de ballons (68) et celui qui a été, avec Mavididi, un poison constant (4 tirs, 3 passes clés, 12 centres) dans le jeu et sur les différentes phases arrêtées. Plus que jamais patron d’un MHSC qui a pris l’habitude de briller dans son salon le dimanche après-midi et qui apprend à vivre avec un Valère Germain déjà décisif, celui qui a vu Tokyo cet été pour disputer les Jeux Olympiques avec l’équipe de France a surtout confirmé que, malgré les départs autour de lui, les circuits de son orchestre ne peuvent passer ailleurs que par son pied droit. Mais aussi que ses numéros restent des épisodes immanquables de chaque week-end de Ligue 1.
Par Maxime Brigand