Cristiano Ronaldo à Manchester United : un jour, un destin
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« J’étais tellement nerveux »
On aime souvent le qualifier d’extra-terrestre, Cristiano Ronaldo peut aussi être un homme comme un autre. Il peut être stressé, angoissé, surtout quand les attentes sont immenses. Ce que les quelques 75 000 supporters présents dans les tribunes du théâtre des rêves lui ont fait comprendre tout au long de son échauffement, entre les reprises incessantes de l’incontournable « Viva Ronaldo » , les nombreuses banderoles et les maillots (ou même tee-shirts originaux) floqués du nom de la star portugaise, dont beaucoup d’anciens modèles, les nouveaux étant déjà difficiles à dénicher. Cette farandole d’hommages aurait pu ne pas perturber le quintuple Ballon d’or, dont le sourire affiché sur son visage à son entrée sur le terrain peu avant 16 heures masquait a posteriori une réelle appréhension. « J’étais tellement nerveux en commençant le match, a admis CR7 après la partie. C’était normal. Cela ne s’est peut-être pas vu. » Un peu, à vrai dire, dans le premier quart d’heure de l’attaquant mancunien, aligné en pointe dans le 4-2-3-1 de son entraîneur et ex-coéquipier Ole Gunnar Solskjær. Malgré une certaine disponibilité dans le jeu, Ronaldo n’a pas immédiatement brillé, entre ses décrochages et des premières « opportunités » manquées, comme si l’enfant de Manchester était plutôt en train de surjouer que de jouer.
Mais Cristiano Ronaldo reste Cristiano Ronaldo. Passer à côté d’un évènement comme celui-là, ce n’était pas une option pour le protégé de Sir Alex. C’est quelques secondes avant l’entracte qu’il s’est décidé à relancer la machine à buts, se présentant tel un renard des surfaces pour marquer un pion qu’il était le seul à avoir imaginé possible – il suffit de voir son coup d’œil et son déplacement – après une frappe de Greenwood mal repoussée par Woodman. Première célébration, premier « Siiuuuuuuu » collégial à Old Trafford, cette célébration moquée au début et devenue aujourd’hui iconique, et premières larmes sur les joues de la maman du Portugais. Avant une seconde réalisation à l’heure de jeu, d’un pétard limpide du gauche, pour remettre les Red Devils devant. L’histoire aurait pu être encore plus grande s’il avait signé le 58e triplé de sa carrière contre Newcastle, le club face auquel il avait inscrit son tout premier en janvier 2008, mais l’essentiel est ailleurs : à 36 ans, Cristiano Ronaldo peut s’offrir une énième jeunesse à Manchester United.
Un autre joueur, le même monstre
Ceux qui avaient connu le loustic sous la tunique rouge entre 2003 et 2009 n’ont peut-être pas reconnu le dribbleur invétéré, le joueur explosif et l’ailier déroutant, ce samedi, sur la pelouse d’Old Trafford. Cette dernière décennie, loin de Manchester et près des sommets, Ronaldo a fait évoluer son jeu. Il s’est réinventé pour continuer d’exister, ou plutôt de survoler son sport aux côtés de son meilleur ennemi Lionel Messi. Face à Newcastle, CR7 n’a pas touché énormément de ballons (62, le troisième total le plus faible pour un joueur de champ de MU derrière les 62 de Wan-Bissaka et les 52 de Sancho), n’a gagné aucun duel et n’a pas fait les différences par des dribbles, malgré ses traditionnels passements de jambes.
36 – Cristiano Ronaldo (36y 218d) is the oldest player to score a brace in a Premier League match since Graham Alexander for Burnley against Hull in April 2010 (38y 182d). Restored. https://t.co/W2q2EEnrOG
— OptaJoe (@OptaJoe) September 11, 2021
En 2021, sa zone d’influence ne sera sans doute pas aussi grande qu’en 2008, tout comme son volume de courses sera probablement moins important. Et alors ? « Il s’est transformé en un fantastique buteur, a analysé Solskjær, qui sait de quoi il parle, auprès de la BBC. Il a fait un très bon match, il s’est bien inséré dans le jeu. Son arrivée a changé l’atmosphère autour du club. » La marque des très grands, le signe aussi que ce Ronaldo-là est encore loin d’être fatigué. Plus tôt dans la semaine, sous une couleur rouge plus foncée, celle du Portugal, il est devenu le meilleur buteur de l’histoire de sélection en claquant ses 110e et 111e caramels portugais contre l’Irlande pour dépasser l’illustre Ali Daei (109). Une semaine comme une autre pour Cristiano Ronaldo, 37 ans dans moins de six mois et affûté comme jamais, dont le livre n’est pas prêt d’être terminé.
Par Clément Gavard